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Purl

16 avril 2020, Strasbourg.

Les sens encore tout enivrés par mes ressouvenances cairotes du 7 septembre 2019 et le ventre ingénument gavé par ces fêtes pascales prolongées, je me languis de temps innocents. Ces temps où les “gestes barrières” ne troublent pas nos esprits et où les pronostiques d’Aurélien Barrau sont insensés. Ceux où Trump ne pas fait succès au-delà de son compte Twitter aussi. Ceux où la parole des femmes n’est pas dévalorisée en raison de leur simple sexe. Vous l’aurez compris, ceux qui s’apparentent à cet état de contentement non seulement durable, permanent, mais pouvant aller croissant ; le bonheur.


Rapidement, je me rends compte que la question de mon colocataire n’appelle pas à tant de réflexions. “Tout va bien oui.”, je réponds aussitôt. J’allume mon petit écran et me dit finalement, en bonne égotiste, que même s’il ne faut perdre de vue les 300 millions de kilomètres angéliquement parcourus par les voitures imaginaires des fidèles spectateurs de la saison 3 de Strangers Things sur la plateforme de streaming Netflix ; une fois n’est pas coutume. Interpellée par le récent retentissement publicitaire causé par le lancement du service de vidéo à la demande de Disney, je commence ma recherche. Dans la valse des films et séries qui défilent sous mes yeux ébahis, je reconnais certains classiques malgré mon manque de connaissance en la matière et j’en découvre, selon toute vraisemblance, d’autres. Mon choix est fait, prudence et timidité m’ont poussée vers un court-métrage perdu dans l’abondance de l’univers Pixar. Il appartient à la série de films expérimentaux Sparkshorts, révélée par la société en 2017 et ayant pour volonté de mettre en avant les nouvelles générations de talents des studios. Purl est le premier de la série à voir le jour et est mis en ligne sur Youtube le 4 février 2019. Aujourd’hui sur Disney+, je découvre ce cartoon original d’environ 9 minutes, qui offre quelque chose de différent et qui, contre toute attente, dénonce le sexisme en entreprise. Purl, personnage principal du film éponyme, c’est une pelote de laine rose pas comme les autres. Malheureusement pour elle (et heureusement pour nous), elle est également l’allégorie stéréotypée de la femme, laissée pour compte dans une société où règnent patriarcat et virilité.


Ces codes, auxquels Purl doit s’astreindre, sont dénoncés par Kristen Lester dans un court-métrage inspiré de son expérience professionnelle personnelle. Même si le bonheur dont je parlais précédemment semble bien loin lorsque je pense aux 80% de femmes salariées qui estiment encore être régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail, je suis reconnaissante envers celles et ceux qui les mettent en lumière. Je vous conseille ainsi ce court-métrage et l’ensemble de la série Sparkshorts (sans pour autant creuser le gouffre énergétique, soyons raisonnables) pour d’autres courtes doses de bonheur dans l’attente de temps plus innocents.



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